mardi 29 octobre 2013

Châtillon-sur-Chalaronne, première ! (6 juin 2011)


Nous en rêvions depuis des années, d'aller jouer là-bas, depuis 2003 exactement. Lorsque notre pièce "Mégaphonie", de Louis Calaferte, y avait été fortement pressentie puis finalement refusée, pour une question de critères de sélection. On avait retenté notre chance en 2006 avec "Naufrages" (un montage de deux textes de Jean-Michel Ribes et Slawomir Mrozek), mais là encore, notre demande n'avait pas retenu l'attention du comité de sélection.
Mais il ne faut jamais désespérer et encore moins baisser les bras ! Notre troisième candidature aura été la bonne, avec "notre" MASTICATION DES MORTS, de Patrick Kermann ! Le bonheur total : nous allions jouer au Festival de Châtillon-sur-Chalaronne !!
Nous sommes donc partis ce jeudi 2 juin de notre camp de base varois pour rejoindre cette si agréable et si jolie ville de Châtillon, fief, qui plus est, du théâtre amateur, avec un grand A !


Rencontre improbable d'ami(e)s très cher(e)s sur une aire d'autoroute !

Petit arrêt repas dans la délicieuse bourgade du Pouzin

Un voyage sans encombres et une arrivée dans l'après-midi qui allait nous permettre de voir le spectacle du soir, après s'être installés dans nos logements de circonstance : l'internat du Lycée Professionnel de mécanique de la ville. On constatera pendant ces 4 jours la parfaite logistique de l'organisation de ce festival... qui affiche, il est vrai, une expérience de 25 ans ! Ce n'est pas rien !


Le lendemain matin, vendredi, petite visite touristique de la merveilleuse église de Brou, aux abords de Bourg-en-Bresse : magnifique !
Retour à Châtillon, puis nous assistons aux divers spectacles de la journée, avec des questions de plus en plus précises quant à la sélection des pièces proposées... dans un Festival d'ampleur nationale, il faut le préciser.
Notre seule et unique récompense artistique durant ce séjour théâtral ne sera venue que de la représentation de la compagnie "Les Tréteaux de la Cumane" (venue de l'Isère), avec leur pièce "Le mandat", de Nicolaï Erdman : un vrai régal ! Des comédiens fabuleux, une mise en scène à "faire péter les vitres" et une scénographie à la fois simple et efficace ! De vrais Amateurs Majuscules qui font honneur à ce théâtre vivant, libre, original, simple mais ô combien travaillé, joyeux et surtout humble ! Qu'ils soient encore ici félicités pour leur sens du spectacle, tout simplement !
Pour ce qui nous concerne, nous devions "entrer dans l'arène" le samedi à 17h, dans la salle des fêtes du charmant bourg voisin de Neuville-les-Dames, à 5 km au nord de Châtillon. Un choix décidé par les organisateurs et légitimement induit par le statut de la communauté d'agglomérations locales.

La salle des fêtes de Neuville-les-Dames

Nous voici donc à Neuville dès 13h30 pour installer, régler... et découvrir le lieu. La scène est juste en terme d'espace, mais on a connu pire et nous nous adaptons sans trop de problèmes. Mais c'est côté loges que ça cloche ! Une espèce de minuscule réduit crasseux, encombré de vieux trucs et machins poussiéreux où nous nous bousculons pour nous costumer et nous maquiller, tant bien que mal, devant un miroir coincé au-dessus d'un évier "discutable" et à peine éclairé par deux ampoules d'une autre époque !

La loge(!) de la salle des fêtes de Neuville

On peut bien évidemment se féliciter de la multiplication des lieux de spectacles de ces rencontres théâtrales ; encore faudrait-il que les élus concernés ne se contentent pas de "filer la clef", mais qu'ils s'impliquent réellement dans cette noble action culturelle ! On ne leur demande pas le Châtelet ou la Scala ! Juste un peu de... ménage et de considération pour les compagnies qui viennent animer leur village.
Une fois de plus, on s'est adaptés. Oui, l'adaptation est bien le maître-mot de l'amateurisme théâtral : 'faut s'adapter, sans cesse. Tout comme on s'est adaptés à l'absence des organisateurs pendant notre installation ; personne n'est venu s'assurer, ne serait-ce que de notre présence et, éventuellement, de savoir si on avait besoin de quelque chose comme une ou deux bouteilles d'eau, par exemple. On s'adapte : on apporte nos bouteilles, quoi ! Heureusement que le technicien (employé spécialement et exclusivement pour la régie par l'organisation) fut présent... dans tous les sens du terme (encore merci à toi, Jean-Louis !)
Mais bon, on jouait dans le cadre de ce fameux festival et là était l'essentiel, non ?!
Soyons honnêtes : quand tout est réglé et que le public est là, on oublie tout ! Et heureusement !
Et il était au rendez-vous, le public ! Une salle comble qui "répond" dès les premières répliques et qui nous porte littéralement ! Les rires fusent, tout comme les silences (oui, oui !) pendant les scènes un peu plus graves. Nous sommes alors pleinement conscients de vivre un bon "millésime" de cette Mastication ! Notre plaisir ne faiblira plus jusqu'au salut où, apothéose, nous sommes ovationnés par le martèlement des pieds des spectateurs sur les gradins !


Photos d'Emile Zeizig (http://www.mascarille.com)

Certains spectateurs viendront même nous témoigner leur propre plaisir à l'arrière de la salle, tandis que nous démontons : elle est bien là, la récompense suprême !
Après avoir avalé notre plateau-repas, nous filons à "L'Etoile", superbe salle de Châtillon (où il nous aurait été plus qu'agréable de jouer !) pour assister au spectacle du soir. En préambule à celui-ci, l'Académie des Auteurs nous a régalés de ses mots pleins d'esprit et d'humour à l'occasion des 25 ans du Festival.
On pourra même déplorer que lesdits auteurs (au nombre de 6 !) ne soient pas restés sur scène toute la soirée, tant celle-ci a été longue et même quelque peu nauséabonde, de par un texte que nous qualifierons de "poussiéreux" et distillant des propos aux accents vaguement poujadistes.
Heureusement pour nous, nous avons pu rencontrer ensuite (et enfin !) deux comédiens des Tréteaux de la Cumane avec qui nous avons pu respirer autour d'un verre et parler de... THEATRE !
Et quelle joie le lendemain de recevoir encore des témoignages de spectateurs heureux !


Pour conclure, ce séjour aura été à la fois des plus agréables pour notre troupe, mais avec les mêmes questions que celles que nous nous étions déjà posées à l'issue de la Finale Festhéa, à Joué-les-Tours en octobre 2010 : quels sont réellement les critères de sélection pour ces grands événements théâtraux ?
Le théâtre amateur ne doit justement souffrir d'aucun à-peu-près, d'aucune complaisance sous peine de sombrer dans le copinage et le spectacle de patronage. Le public, les publics sont en droit d'attendre d'un festival national tel que celui de Châtillon des spectacles pour le moins aboutis. A nous, compagnies amateurs, d'avoir une exigence professionnelle du travail bien fait ; à eux, sélectionneurs, de nous y contraindre par une intransigeance et une rigueur sans faille.
Les Encordé(e)s

N'hésitez pas à vous abonner à ce blog !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire