lundi 19 septembre 2016

Avant la pluie, pendant la pluie, après la pluie : beau fixe Sur Un Plateau !

La superbe affiche du FAP 2016
Il y a fort à parier que les géniaux organisateurs du Festival d'Avant La Pluie 2016 (les Tréteaux du Charrel, la Troupe du Songe et le CD13 de la FNCTA), à Aubagne, n'imaginaient pas combien la dénomination de ce festival allait coller à notre réalité cette année.
Sauf que la pluie, en l'occurrence, était constituée de milliers de gouttes de bonheur...
Tout a commencé avant la pluie donc, dimanche dernier dans les Bouches-du-Rhône, à la MJC l'Escale, à Aubagne. Comme en 2011 avec La mastication des morts, nous avons eu la joie et l'honneur d'être sélectionnés à ce très sympathique festival auquel nous sommes particulièrement attachés, cette fois avec Diktat.
Et une fois encore, cela n'a été que du bonheur ! Un accueil irréprochable, amical, chaleureux, convivial : le top. Sans parler des conditions techniques, elles aussi optimales grâce à l'équipe en place, dévouée, disponible et à l'écoute.
Les conditions idéales pour jouer sereinement, pour ne devenir qu'exclusivement les personnages d'Enzo Cormann, Val et Piet, et rien ni personne d'autre. Il serait assez cavalier au passage de ne pas souligner
Gérard et Issiaka, nos régisseurs chéris
combien la présence de nos régisseurs, Issiaka et Gérard, contribue largement à cette plénitude qui est la nôtre lorsque nous entrons en scène, certains que ces deux piliers-amis vont assurer "comme des bêtes" ; qu'ils nous permettent de les serrer dans nos bras au détour de ces lignes.


Un montage photo signé Jean-Luc MercierLe plaisir de jouer est donc là, tangible, inébranlable dans cette Escale-là. Le public est lui aussi bien présent, attentif, concentré : il nous porte. Sa réaction chaleureuse et enthousiaste à la fin du spectacle nous chavire de bonheur ! Les témoignages oraux puis écrits ensuite sont pour nous la plus belle des récompenses et nous vont chaque fois droit au cœur. Merci !
Et tout cela sous un ciel radieux, ce qui nous a laissé, in extremis, le temps de remercier également tous nos hôtes d'Avant la Pluie : Les Tréteaux du Charrel, la Troupe du Songe, Jean-Luc Mercier pour ses belles photos et tous les autres.
Et comme par magie, les premières gouttes de pluie sont tombées dès la sortie du public de la salle, démontrant ainsi, une fois de plus, une organisation sans failles. Bravo le FAP !

La pluie d'accord, mais Sur Un Plateau !

Une semaine plus tard, le 16 septembre, nous avons
L'affiche du festival SUR UN PLATEAU 2016
repris la route pour atteindre la délicieuse ville d'Annecy, en Haute-Savoie. Là encore, ce n'était pas une première puisque nous avions déjà eu l'honneur d'être sélectionnés au festival Sur Un Plateau, organisé par l'association Artissimo. Nous avions d'ailleurs rédigé un petit billet sur cette déjà merveilleuse aventure sur ce même blog à cette occasion, pour dire tout le bien qu'on en pensait. Et vous savez quoi ? C'est tout pareil ! Toujours aussi génial, toujours aussi agréable, toujours aussi convivial, toujours aussi chaleureux et amical.

Annecy la belle
Bon, à part la pluie. Mais nos amis d'Aubagne nous avaient prévenus : on savait à quoi s'attendre en matière de météo.
Afin de ne pas trop flirter avec l'obséquiosité, je vais tenter d'être nuancé dans mes propos à l'égard de Cécile, de Luciano, de toute l'équipe d'Artissimo, d'Éric ou d'Alain, les deux régisseurs de la salle Pierre Lamy et du Théâtre de l'Échange, ou même de la municipalité d'Annecy qui n'hésite décidément pas à s'impliquer dans le théâtre amateur : ne changez rien, c'est parfait ! Venir jouer Sur Un Plateau est décidément un pur délice ! Allez, je passe très vite sur la qualité de l'accueil : irréprochable. Sur le dévouement et la gentillesse de toute l'équipe des bénévoles : royal. Sur les conditions techniques du théâtre et l'implication des régisseurs : idéal. Sur l'accueil municipal en présence de plusieurs élus de la ville : exemplaire.
Réception en mairie d'Annecy
Non, décidément, mises à part les quelques gouttes de pluie, il n'y a strictement rien à dire de négatif sur ce délicieux week-end savoyard. Une pluie de louanges, quoi !
Dans de telles conditions, là encore, notre représentation de Diktat se devait d'être à la hauteur de nos hôtes, à la hauteur du public venu combler le Théâtre de l'Échange samedi à 17h00. Au vu des réactions à l'issue du spectacle, il
Gérard, Issiaka, Corine & Yves : une Cordée
semblerait que nous ayons accompli notre mission. Comme à Aubagne, l'enthousiasme du public fut de mise. En tout premier lieu par le prestigieux parrain historique du festival, Jean-Paul Alègre himself, qui n'a pas hésité à se ruer dans notre loge immédiatement après le salut pour nous dire combien il avait apprécié la pièce et notre jeu. Cette pluie de compliments nous a chavirés de bonheur, on s'en doute. D'autant plus que le bonhomme nous en a remis quelques couches par la suite ! Merci Jean-Paul pour ces mots qui, bien que déjà volatilisés dans la bruine annécienne, sont à jamais gravés en nous.
Théâtre de l'Échange, AnnecyEt comme si cela ne suffisait pas à nos p'tits cœurs fragiles, nous avons dû encore essuyer moult compliments de la part de Nicolas Maury et de spectateurs nous attendant dans le hall du théâtre. Alors si quelqu'un parmi vous croise Christophe Maé, dites-lui que le bonheur est dans le hall du Théâtre de l'Échange à Annecy et nulle part ailleurs. Et qu'il peut cesser de hurler au désespoir.
Il est aussi dans les mails reçus, le bonheur, dans les écrits tels que celui du délicieux Guy Dieppedalle, auteur et comédien, mots que je ne résiste pas à insérer ici :


Yannick Perrin est sur Diktat

Billet d’humeur : Diktat d'Enzo Cormann Par la Compagnie de la Cordée (Var)

Diktat. En allemand : chose dictée. Imagine. Une fille Val naît dans un pays en guerre civile. Mettons un pays de l’Est. Son père meurt assassiné sous ses yeux. Elle et sa mère sont exilées. Son demi-frère Piet, qui se trouve dans le camp adverse, a coupé tout contact. Elles sont déclarées mortes en exil. 25 ans après, son demi-frère est pressenti pour être ministre modéré. Au sein d’un gouvernement totalitaire qui prône la purification ethnique. L’homme politique reçoit une lettre de sa demi-sœur. Qui lui propose un rendez-vous dans un lieu sordide. Huit clos.
Val, devenue rebelle et Piet, caution démocratique d’un futur gouvernement, vont s’affronter. Deux comédiens fabuleux. Naturels. Qui te tiennent en haleine. Défendent leurs positions avec fougue. Tu t’agrippes à ton siège. Tension qui va crescendo. Tu en as la chair de poule. Ils jonglent, comme une valse de la mort, avec les états d’âme. De l’éclat de rire à la haine. De la vengeance à la pitié. De la posture violente à ce tendre geste d’amour. Fort. Très fort. Bouleversant. Un texte qui te renvoie à la question de la guerre. A la question des limites de la démocratie. Jusqu’où cohabiter ? Où se trouve la vérité ? Comment glisser un grain de sable d’humanisme dans les rouages violents de notre société ? 
En guise de décor, en guise de toile de fond, une dernière question, peut-être. Personnelle. Est-il possible de donner toute sa place à l’Amour dans notre courte existence ?
Un drame. Une interprétation que j’ai trouvée de belle qualité. Un grand moment de théâtre.​

Guy Dieppedalle
Architecte de mots éphémères
18 09 2016

Retrouvez le blog de Guy Dieppedalle : Croq Sésame

Une soirée bien sympathique après les spectacles
Ça décoiffe, c'est moi qui vous l'dis ! D'autant plus que nous avons pu voir de quoi est capable ce Monsieur Guy en matière de comédie en nous offrant un grand moment d'hilarité le soir même après le dernier spectacle. Chapeau et encore mille mercis à vous, Guy !

Puis il a fallu partir...
Hélas ! Mille fois hélas !
Je peux vous dire qu'il est difficile de s'arracher à cette pluie lorsqu'elle est aussi soyeuse que celle d'Annecy, lorsqu'elle vous est offerte Sur Un Plateau.
Et je ne parle pas ici des autres spectacles qu'il nous a été donné de voir à l'occasion de ce beau festival (Le roi se meurt de Ionesco par la compagnie du Valet de Cœur ou Moi, Ota, rivière d'Hiroshima de Jean-Paul Alègre par la compagnie suisse TA58, pour ne citer qu'eux) ; de bien belles rencontres.



Le roi se meurt & Moi, Ota, rivière d'Hiroshima

Il me semble que j'oublie quelque chose d'important... Oui, de très important même... Mais quoi ? Mais qui ? Artissimo, Cécile, Luciano, Éric, Alain, Jean-Marc, Guy, Alain, Susie et tous les bénévoles... Il me semble que j'oublie quelqu'un...
Mais oui, bien sûr !!! L’œil du festival ! Cet œil si magique, si talentueux, si incomparable, si inégalable ! Yannick Perrin, bien sûr !! L'immense Yannick Perrin, le talentueux photographe annécien que tout le monde se dispute, légitimement.
Que dire de ses clichés parfaits, qui vous bousculent, qui vous happent, qui vous incitent à balancer votre appareil photo par la fenêtre parce que vous savez que jamais, vous n'arriverez à sa cheville ?

Nous le savions grand photographe depuis notre première rencontre en 2012 avec La mastication des morts, puis nous sommes devenus amis grâce aux réseaux sociaux, grâce à ses merveilleuses photos qu'il partage, toutes plus abouties les unes que les autres. Comment, dans ces conditions, ne pas saluer ce personnage, comment résister au plaisir de "lui payer une bière en ville", chez Firmin par exemple (private joke) ? Impossible ! Totalement impossible.
A la tienne Yannick, du fond du cœur !
A la vôtre, Artissimo, Cécile, Luciano... "et les autres" (private joke again !)

Et surtout merci, un énorme merci qu'on vous sert au mois le plus tendre, et SUR UN PLATEAU.

Quelques jours après la rédaction de cet article, nous avons eu le bonheur de recevoir le message ci-après, de la part de Monsieur Gilles Costaz qu'on ne présente plus :

Chers Corinne et Yves Guillerault,
Invité du festival Sur un plateau à Annecy, je n’ai pas eu l’occasion de vous parler de votre interprétation et mise en scène de « Diktat ». 
J’ai été très impressionné par votre interprétation, musclée et secrète. Cormann, c’est très difficile. Et vous avez su porter ce texte, mieux que bien des professionnels. Vous avez transformé le principe de deux frères en un duo femme-homme, et cela se passe très bien ! 
Donc un bravo tardif.
Et des sentiments amicaux,
Gilles Costaz

Un témoignage qui nous est allé droit au cœur ; merci Monsieur Costaz !
Yves

Quelques photos de Diktat signées Yannick Perrin


Le haka rituel de la troupe avec Corine, Issiaka, Yves et Gérard


Quelques minutes avant l'entrée en scène"Le samedi, je fis avec toi une dernière promenade en forêt..."


"...je fais sauter l'caisson du Ministre de la santé !"


Corine Guillerault Yves Guillerault

"Elle parlait souvent des Traces, jamais de toi..."

"Crois-tu que Maman te pardonnerait ?"

Cliquer sur les photos permet de les agrandir

mardi 17 mai 2016

On a osé !

Les 70 ans des Foyers Ruraux
D’emblée, je rendrai ici à César ce qui est à César ; à savoir le témoignage de toute notre reconnaissance à Isabelle Vintenon (animatrice à la Fédération Bidépartementale des Foyers Ruraux 83-06) qui a défendu bec et ongles notre participation à cette opération « Ose ton village » proposée par la Confédération Nationale des Foyers Ruraux (CNFR) à l’occasion de ses 70 ans célébrés la semaine dernière à l’île d’Oléron. Sans elle et son abnégation légendaire, il n’y aurait pas eu Diktat à Grand-Village-Plage. Qu’elle en soit ici une nouvelle fois chaleureusement et vivement remerciée, au-delà même de l’amitié qui nous lie.
À travers cette reconnaissance, nous ne pouvons évidemment pas oublier le Foyer Rural de Fayence-Tourrettes, notre association de tutelle, et sa présidente Régine Lavergne, sans qui cette escapade atlantique n’aurait pu avoir lieu. Sans qui la compagnie de la Cordée n’existerait pas, tout simplement ; il est toujours bon de le rappeler.
Isabelle sur le stand de la Fédé 83-06
Aussi, cette programmation inespérée pour nous, petite compagnie amateur du Var, à près de 1000 kilomètres de Fayence, fut un challenge que nous nous sommes fait une joie de disputer, bien entendu. Ce voyage a donc nécessité un minimum de préparation et une disponibilité totale pour ces quelques jours au service des Foyers Ruraux à qui on devait bien ça.


940 kilomètres à oser !
Première étape : Fayence – St Jean-de-Thurac (47)

Tout est prêt et nous prenons la route dès 8h30 ce jeudi 12 mai. Petite halte à Puget-sur-Argens où nous attend Gérard, l’un de nos deux fidèles régisseurs, et nous voilà sur l’autoroute pour les 632 kilomètres qui nous séparent de notre étape du Lot-et-Garonne, à St Jean-de-Thurac. Nous y parvenons vers 17h30 après un voyage sans problèmes. L’auberge qui nous accueille s’appelle La Poule à Vélo et c’est une merveille.
Bordeaux-Sète sur l'eau

Installée dans une ancienne maison-éclusière sur le bord du Canal des Deux Mers qui relie Sète à Bordeaux, nous y trouvons Christelle qui nous accueille avec sourire et convivialité. Nous savourons comme il se doit cette halte dans ce havre de paix, et après nous être installés, nous sirotons, au bord du canal, une délicieuse bière fraîche, locale et bio, en compagnie de nos hôtes et… d’un magicien. Oui, un vrai magicien, un vrai saltimbanque comme on les aime, qui parcourt le monde avec ses merveilleuses prestidigitations ou autres musiques médiévales dont il est également un fervent pratiquant. Son nom ? Stéphane Deret. Il nous émerveillera tout au long de cet apéro inoubliable, chaleureux, paisible et amical. Encore merci à lui pour cet instant de bonheur tout simple.


La délicieuse et paisible auberge de La Poule à Vélo au bord de l'eauGérard, Yves et Corine : repos !
Stéphane et GérardLa Poule à Vélo, au bord de l'eau


Inutile de vous dire que nous vous recommandons chaudement cette merveilleuse adresse, parce qu’au-delà du lieu lui-même, la cuisine de Christelle est elle aussi des plus… magiques. Tout est fait maison, les produits sont locaux et excellents. Sans parler de la carte des vins, dont le Buzet (Domaine du Pech), conseillé par Christelle, qui nous chavirera de bonheur.
Après une douce et calme nuit et un petit déjeuner bien sympa, nous quittons Christelle et sa Poule (avec l’assurance de revenir) et reprenons la route ; n’oublions pas qu’il nous reste encore plus de 300 kilomètres à parcourir.

N'abusons pas du Buzet !


Deuxième étape : St Jean-de-Thurac – Le Grand-Village-Plage (17)

Gérard, Yves, Jean-Paul, un bout de Laly, Diarra et Isabelle
Nous arrivons un peu avant midi sur l’île d’Oléron, dans la commune du Grand-Village-Plage. La CNFR a bien fait les choses puisqu’avec l’aide de la Fédération des Foyers Ruraux de Charente-Maritime, un village-vacances entier a été réservé pour l’occasion : on n’a pas tous les jours 70 ans ! Nous sommes accueillis par les nôtres, Diarra, Isabelle, Jean-Paul, Nicole et Prisca, sans oublier Laly bien entendu, Coralie, Delphine, Fred, Danielle et Cathy nous rejoignant le soir même. Petite dégustation de vins locaux sur le stand de la Charente-Maritime, puis nous nous installons. Nous découvrons ensuite la salle de spectacle où nous devons donner Diktat le soir même, puis nous passons à table, dans le grand réfectoire qui accueille tous les foyers ruraux de France et d’Outre-Mer.

Installation et réglages
Gérard tout en haut de l'échelleDiarra aux manettes

Nous déchargeons ensuite les décors de la remorque et commençons à installer l’espace scénique. Réglage du son, des éclairages, tout se passe parfaitement bien et nous avons largement le temps, Corine et moi, de nous faire une italienne dans l’après-midi.
La représentation est prévue à 21h et nous sommes largement prêts. Un ajustement de l’horaire sera toutefois nécessaire pour que le concert du soir ne se télescope pas avec la pièce de théâtre. Bien que Diktat soit avancée d’une demi-heure, tout se déroule merveilleusement bien et les spectateurs, pour certains interrompus pendant leur dîner, commencent à arriver dans la salle, pour notre plus grand bonheur. La magie, là encore, de l’univers des Foyers Ruraux, la bonne intelligence de l’Éducation Populaire : rien à dire, on se sent bien dans cet environnement-là !

"D'après vous, Docteur ? Pas d'enfant, non."

Nous pouvions craindre qu’une pièce telle que Diktat n’ait pas sa place dans un tel rassemblement convivial, à l’ambiance festive, chaleureuse et amicale ; il n’en a rien été ! Le public a été captivé d’un bout à l’autre et, une fois encore, nous n’avons eu que d’adorables témoignages à l’issue de la représentation. On a osé, mais le public aussi et c’est bien là l’essentiel. Notre « mission » au service du mouvement rural a été accomplie et nous en sommes profondément ravis.

Diktat-lantique

Tourisme et retour

Le village fortifié de Hiers-Brouage
La journée du samedi nous a permis de découvrir l’île, mais aussi le village de Hiers-Brouage dont les fortifications datent du XVI° siècle et où serait né, semble-t-il, le géographe Samuel de Champlain, fondateur de la ville de Québec.

Les fortifications de Hiers-BrouageLes anciennes petites maisons des ostréiculteurs oléronais


Notre dernière soirée se déroula sous le signe de la Martinique, puisqu’une délégation de sa Fédération des Foyers Ruraux avait traversé l’Atlantique pour l’occasion. Au programme, de succulents accras, des boudins antillais arrosés de ti-punch et de planteur ! Et une ambiance des plus festives, inutile de le dire ! Il fallait néanmoins penser au retour et surtout au réveil réglé à 4h30 pour un départ fixé à 5h30 ! Ça n’a pas été facile, on s’en doutera. Mais bon, les meilleures choses ayant elles aussi une fin, il a bien fallu se résoudre à raccrocher la remorque et à prendre ce départ.

A la santé des Foyers Ruraux !

Un peu moins de douze heures plus tard, nous revenions dans notre Var, des souvenirs plein la tête, avec l’incomparable plaisir d’avoir fait de belles rencontres, partagé de délicieux moments et tout cela dans une ambiance « Foyer Rural » dont il conviendrait décidément de statuer sur une appellation d'origine contrôlée tant cette saveur est à protéger.

Yves

"L'impression de quitter un rêve" Enzo Cormann in Diktat

Les légendes des photos apparaissent en survolant les images. Un clic sur celles-ci les agrandit.

mardi 19 avril 2016

Pour un théâtre ama-ssionnel...

Affiche du XVIII° Festival de Théâtre Amateur - Marseille 2016
J’aimerais évoquer ici le bonheur d’une troupe amateur lorsqu’elle est confrontée à des conditions techniques et humaines professionnelles. Et c’est ce que la Cordée a eu le plaisir de vivre tout récemment, d’abord à Marseille, ensuite à Nice.
Notre "attelage" devant le Parvis des ArtsJe tenais donc à travers ces quelques lignes à saluer l’initiative de la FNCTA des Bouches-du-Rhône dont le président Alain Sisco se bat depuis des années pour ouvrir les théâtres professionnels aux amateurs, notamment dans le cadre du Festival annuel de Théâtre Amateur de Marseille. Ainsi, des structures prestigieuses comme le Théâtre de la Criée, le Toursky, le Théâtre de Lenche, le Lacydon ou le Parvis des Arts pour ne citer qu’eux, acceptent chaque année de lever leur rideau sur le théâtre amateur. Mais ils ne se contentent pas de « laisser les clefs » ; ils jouent totalement le jeu en offrant tous les services habituellement réservés aux professionnels.
Ainsi pour notre part, ayant eu la chance d’être sélectionnés quatre fois à ce festival, nous avons pu fouler les planches du Théâtre Off en 2004 avec Mégaphonie de Louis Calaferte, celles du Théâtre de Lenche en 2006 avec Naufrages de Jean-Michel Ribes et Slawomir Mrozek, celles du Toursky en 2011 avec La mastication des morts de Patrick Kermann, et celles du Parvis des Arts le 8 avril dernier avec Diktat d’Enzo Cormann.
Alexis, Fabien et Diarra aux réglages lumièresQue du bonheur ! Jouer dans de telles conditions est un réel privilège pour les amateurs que nous sommes. Au nom de la troupe, je tiens ici à saluer une nouvelle fois l’équipe du Parvis des Arts pour son accueil et sa disponibilité, notamment par l’entremise de son régisseur Fabien (et de son assistant Alexis) qui a été à notre entière disposition de notre arrivée jusqu’à notre départ du théâtre.
Le travail des amateurs est fréquemment honorable quand on connaît les périlleuses conditions de représentation qui surviennent parfois ; quand un réglage son, une implantation lumière sont effectués à la dernière minute, juste avant l’entrée en scène et qu’on endosse le personnage en sueur, en stress, sans concentration, sans même avoir eu le temps de jouir d’un trac salutaire ! Quel délicieux plaisir alors de se frotter au confort professionnel, où rien n’est laissé au hasard, où l’on a le temps d’avoir le temps ! Où l’on entre sur scène en totale sérénité, malgré le trac.

Diktat au Parvis des Arts - Photos : FNCTA CD13

Nice very nice !

L'entrée du Théâtre Francis Gag, dans le vieux Nice
Plus récemment, nous avons pu également bénéficier des mêmes conditions professionnelles puisque nous avons donné Diktat au Théâtre Francis Gag à Nice. Là encore, grâce à l’accueil de son directeur Pierre Ballay et de l’équipe technique, Stéphane et David, nous avons pu jouer dans des conditions idéales, malgré le fait que cette représentation s’inscrivait dans le cadre du festival Festhéa (PACA) avec ce que la copieuse programmation de cet évènement  implique en termes de timing. Là encore, tout était réuni pour que nous donnions au public le meilleur de nous-mêmes.

Affiche 32ème Festhéa PACA


Festhéa quatrième !

Affiche Diktat Nice
Le festival Festhéa est une compétition du théâtre amateur qui se déroule en deux étapes : après que les organisateurs de chaque région ont sélectionné des spectacles à travers l’ensemble de leur territoire, la première phase les réunit pour une confrontation régionale. La troupe qui obtient le Premier Prix de sa région accède ensuite à la deuxième phase, à savoir la Finale Nationale qui réunit tous les Premiers Prix de chaque région. Historiquement, cette finale se déroule à Tours (37) ou dans sa région. Pour notre part, c’était la cinquième fois que nous étions en compétition en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur : en 2003 avec Mégaphonie, en 2006 avec Naufrages, en 2008 avec Le numéro d’équilibre (d’Edward Bond), en 2010 avec La mastication des morts et cette année avec Diktat. Sur ces cinq participations, nous avons eu le plaisir d’accéder quatre fois en Finale Nationale (seul Le numéro d’équilibre ne fut pas retenu en 2008).
Si l’on doit à la vérité de dire que notre participation 2016 s’inscrivait plus dans une volonté de jouer à Nice plutôt que de concourir réellement, l’idée de décrocher ne serait-ce qu’une récompense était néanmoins séduisante. Nous n’imaginions pas du tout un tel épilogue.

Le Premier PrixLe Prix des Organisateurs

Et pourtant, c’est bien ce qui est arrivé pour notre plus grande joie : nous avons obtenu le Premier Prix et à l’unanimité des membres du jury ! Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, nous avons également été honorés par le Prix des Organisateurs, lui aussi décerné à l’unanimité ! Nous irons donc une nouvelle fois en Indre-et-Loire représenter la Région PACA en Finale Nationale Festhéa, en octobre prochain.
Si cette reconnaissance nous touche évidemment personnellement, nous sommes également très fiers que ce Premier Prix couronne une telle œuvre. Au-delà de la qualité supposée du spectacle et de l’interprétation que nous en avons faite, nous nous devons de saluer aussi la pertinence, voire « l’audace » des membres du jury qui ont osé sacrer un pur drame d’une actualité et d’une ampleur certaine. Inutile de dire dans ces conditions que nous partageons bien volontiers ce succès avec Enzo Cormann qui, avec ce texte, nous a offert un bijou théâtral. Le verdict du jury est donc de fait un acte politique au sens littéral du terme, tout comme l’est ce texte de Cormann et comme devrait l’être plus souvent le théâtre en général et le théâtre amateur en particulier.
Il me paraît important que le théâtre amateur, qui n’a, a priori, aucune contrainte financière, aucune contrainte partisane quelconque (luxe suprême des amateurs), s’engage un peu plus nettement dans « la vie de la cité » ; il y va aussi à mon sens, aujourd’hui plus que jamais, de la survie du civisme et de la citoyenneté. Il serait bon qu’on accepte l’idée que le théâtre amateur ne doit pas faire rire coûte que coûte. Car parfois (souvent ?) et par facilité, le rire devient le sale de l’Homme.
Et ce ne sont pas les textes qui manquent, on le sait.

Corine Guillerault est ValYves Guillerault est Piet

Merci à vous tous !
Pour Marseille : Alain Sisco, Marion Agresti, Ève Lamarche et, plus largement l’ensemble de l’équipe du CD13 de la FNCTA ; Fabien et l’équipe du Parvis des Arts ainsi que Bernard Di Stéfano.

Pour Nice : Isabelle Wieber, déléguée Festhéa PACA et toute l’équipe des bénévoles (Laurence, Edith, Jean-Noël, Francesca, Betty, Georges, Marie, Stefano) ;
Pierre Ballay, directeur du Théâtre Francis Gag et ses régisseurs géniaux que sont Stéphane et David.
Le jury : Chantal Dervault, Monique Carriat, Micheline Delcros, Ralf Schutte et Guy Landin ; Vanessa, Mirlind, Sandra et Eliott.
Arlette Fétat pour ses pertinentes remarques.

Et bien évidemment, à l’incontournable ami Jérôme Arcamone pour « l’ensemble de son œuvre » au sein de Festhéa (et Festhéa PACA) à qui nous dédions ce Premier Prix, du fond du cœur.
Et bien sûr le Foyer Rural de Fayence-Tourrettes qui a permis depuis seize ans maintenant l’existence et l’évolution de la compagnie de la Cordée.

Merci à toutes et tous !


Yves


Attestation de sélection en finale nationale Festhéa 2016