mercredi 5 juillet 2017

NARBONNE C'EST BONNARD !

L'affiche du 35ème festival
Avouons-le : aller jouer à Narbonne relevait sinon du rêve, du moins du challenge. Il est vrai que nous n’avions jamais fait acte de candidature à ce festival national, alors même que nous en connaissions bien sûr l’existence. Peut-être les critères de sélections antérieurs ne nous avaient pas permis d’envoyer un dossier…
Toujours est-il que le pas a été franchi avec Diktat qui a donc été sélection-née, comme 10 autres pièces sur 49 candidatures. Inutile de dire notre joie lorsque nous avons reçu le mail d’Annick Camblor nous informant de notre sélection. C’était en mars dernier.
Depuis, nous avons eu le temps d’y penser et hâte d’y être. Comme le Festival National de Théâtre Contemporain de Châtillon-sur-Chalaronne (où nous avons également joué en mai dernier), celui de Narbonne constituait pour nous une évidente récompense, une reconnaissance.


Hommage à Trénet sur les murs de la ville

Nous sommes donc arrivés dans cette belle ville chère à Trenet lundi 26 juin, sous une chaleur accablante. Annick nous accueille d’emblée avec un cadeau : une corbeille garnie d’une bouteille de vin, de petits pots de confitures… Un petit geste qui nous va droit au cœur et qui signe une convivialité bien agréable et un sens de l’accueil indiscutable. Ça commence bien !
Un banc pour Levoyer !Le programme du 26 juin 2017
Cette journée du lundi est consacrée à Gérard Levoyer, auteur de théâtre (entre autres) qu’on ne présente plus. Après Annick, c’est lui-même que nous rencontrons, juste après, dans la cour d’honneur de l’Hôtel de Ville, accompagné par son confrère Jean-Paul Alègre, parrain du festival, et son épouse, une autre Annick. Des retrouvailles bien sympathiques, puisque Jean-Paul nous avait dit tout le bien qu’il pensait de notre Diktat en septembre dernier au festival Sur Un Plateau, à Annecy. Une lecture des textes de Gérard Levoyer est faite en déambulation dans le centre de Narbonne, sous la houlette du « guide » Guy-Michel Carbou, du T.Q.S. (Théâtre des Quatre Saisons) et par ailleurs fondateur du festival de Narbonne… il y a 35 ans. Un moment bien agréable qui nous fait découvrir ou redécouvrir quelques pépites de Levoyer, lui-même auditeur assidu (aurait-il oublié ses propres écrits ?) de cette balade littéraire.

Guy-Michel Carbou lit Gérard Levoyer
Annick Camblor et Guy-Michel Carbou lisent Gérard Levoyer


Nous récupérons notre Gérard à nous, régisseur de la Cordée, en fin d’après-midi à la gare de Narbonne puis nous suivons une seconde déambulation littéraire toujours consacrée à Gérard Levoyer.

La prestigieuse Cour de la Madeleine dédiée au théâtre

Sachant que le Festival National de Théâtre Amateur de Narbonne se déroule dans la Cour de la Madeleine du prestigieux Palais des Archevêques, en plein air donc, les réglages lumières doivent impérativement être effectués la veille, après le spectacle du soir. Le plein air ! S’il en fait vibrer certains, j’avoue ne pas être un fan de la chose. Tellement aléatoire, tellement risqué ! Car oui, la pluie peut être alors synonyme d’annulation pure et simple de la représentation. Il n’y a pas de solution de repli. On le sait dès le départ, c’est dans le contrat. Et ce soir-là, justement, ce n’est pas terrible. On pense à la troupe qui doit jouer Brindezingues (de Gérard Levoyer), la Compagnie Accordage de Montpellier : la pluie ne cesse de tomber, la scène et les pendrillons sont détrempés ! Quel stress ! On compatit d’autant plus que la météo du lendemain n’est pas non plus de bon augure pour nous ! Mais les Dieux du théâtre devaient être au-dessus du Palais des Archevêques : une demi-heure avant le début de la représentation, la pluie cesse : Brindezingues sera jouée ! Et bien jouée, disons-le, devant un public quelque peu restreint à cause de la météo, mais néanmoins conséquent. Même si les deux comédiennes Maïthé de Goulet et Martine Palem sont justes et habitent leur personnage, il convient de saluer le formidable travail d’Éric Hepp, merveilleux Dom, plus vrai que nature : une réelle et belle performance.

L'affiche de Brindezingues par la Compagnie Accordage

En toute logique, le spectacle se conclut encore sous un tonnerre, mais pas de pluie cette fois : d’applaudissements, tout à fait mérités.
A nous de nous installer !
A cause du funeste plan Vigipirate, nous ne pouvons accéder à la Cour de la Madeleine avec le camion et la remorque qu’à partir de minuit ! La nuit va être courte ! Nous mettons les décors en place puis David et Jean-Pierre, les deux sympathiques et dévoués techniciens du festival positionnent les projecteurs pour nous. Les réglages se déroulent pour le mieux et Gérard peut entrer sa conduite en mémoire. De quoi se plaint-on ? A 3h30, on est au lit !

Réglages jusqu'au bout de la nuit !

Mardi 27 juin, jour J ! Nous sommes debout à 7h30 et oui, la nuit a été – bien trop – courte ! Mais réjouissons-nous, le ciel est bleu, il fait beau, il ne pleut pas !
N’ayant rien de particulier à faire avant de jouer, nous partons pour une promenade à Villerouge-Termenès, village médiéval dans le château duquel fut brûlé le dernier parfait cathare, Guilhem Bélibaste.

Villerouge-Termenès

Nous revenons à Narbonne en début d’après-midi pour une sieste indispensable pour être en forme le soir. Le ciel devient changeant, moins bleu, plus gris…
Sieste courte, mais néanmoins réparatrice. Ce regain d’énergie est évidemment contrarié par le ciel qui s’assombrit, le vent qui se lève… Il est déjà 18h et même si nous ne jouons que dans 4 heures, l’ambiance est à l’inquiétude.
Nous filons au centre de séjour pour le dîner, vers 19h et, pendant que nous mangeons, le ciel devient franchement noir avec un vent tournoyant. L’inquiétude fait place à l’angoisse : allons-nous pouvoir jouer ? Et dans quelles conditions ? Non, nous ne sommes pas arrivés jusque là pour annuler ! C’est impossible ! Non !!!

Jouer gouttes que gouttes !


Quand on sort de table, les premières gouttes commencent à tomber. Il est un peu plus de 20h. Nous filons vers la Cour de la Madeleine où, sous le pont des projos coule la scène ! Gérard tente de me rassurer en me montrant des petites taches de ciel bleu dans toute cette grisaille, mais j’ai du mal à y croire, je le reconnais.
Pourtant, la pluie finit par s’arrêter. David se donne du mal pour évacuer toute la flotte qui inonde la scène (heureusement, notre décor ne craint pas l’eau !) Le vent, en revanche, ne faiblit pas. Les pendrillons trempés virevoltent comme du linge qui sèche. Oui, le ciel s’éclaircit un peu. Pas franchement, mais un peu. Le problème, c’est que ce temps incertain va évidemment dissuader des spectateurs potentiels : pas franchement sympa d’aller au théâtre dans le vent et la pluie. Il est 21h et Gérard m’indique qu’il y a déjà une douzaine de personnes faisant la queue à l’entrée. Bon. Nous sommes costumés, maquillés, prêts. Les mêmes Dieux que la veille sont visiblement revenus : on va jouer !
Peu importe le vent ; Diktat se déroule dans un « chantier désormais abandonné… », par définition ouvert à tous les vents, alors ! Et puis le vent est un élément dramatique tout comme un autre, non ? Certes l’angoisse de voir valdinguer la palissade est présente tout le long du spectacle, mais les lourdes gueuses posées aux pieds sont efficaces.
Ta gueule, recule, stop, assieds-toi ! (Photo : Antoine Camblor)

Nous attaquons néanmoins cette 21ème avec l’enthousiasme habituel, même si le nombre de spectateurs constitue une petite déception. Mais comme le dira le Maire-Adjoint Yves Pénet à l’issue de la représentation, si le public n’était pas aussi nombreux que nous l’aurions souhaité, il était de qualité. Et c’est bien vrai. Dès le début, on sent une profonde attention, les spectateurs sont avec nous et il n’y a rien de plus jouissif que ça ! Nous aurons la confirmation de cette adhésion au salut, sous des applaudissements nourris, enthousiastes, qui se répéteront ensuite, dans la petite salle de réception où nous attendent une partie du public, les organisateurs, Yves Pénet, Jean-Paul Alègre, Gérard Levoyer et Patrick Schoenstein, président de la F.N.C.T.A. (Fédération Nationale des Compagnies de Théâtre et d'Animation) Nous recevons avec bonheur les multiples témoignages enthousiastes de ces personnalités puis nous est amicalement remis le « diplôme » de participation à cette 35ème édition du festival. Mais tandis que se poursuivent les conversations autour du verre de l’amitié, nous rejoignons vite Gérard pour démonter et recharger les décors dans la remorque : il faut vite laisser la place aux réglages du spectacle du lendemain !

Le plaisir des compliments à l'issue du spectacle

Puis nous rentrons pour notre ultime nuit narbonnaise, non sans avoir salué les organisateurs, leur travail et leur accueil irréprochable. Qu’ils en soient ici une nouvelle fois chaleureusement remerciés.
Nous reprenons la route le lendemain matin, avec la satisfaction de l’avoir fait, d’avoir pu le faire. Et visiblement, ça l’a fait.
Yves
On l'a fait !

Nous remercions Antoine Camblor pour ses
photos de Diktat dont quelques unes ci-dessous













6 commentaires:

  1. Bravo les amis pour votre performance et un grand merci de nous avoir si gentiment rendus hommage dans votre compte rendu narbonnais. Tout à fait d’accord avec vous, jouer à Narbonne, dans ce cadre prestigieux est une ultime récompense pour une troupe amateur et tant pis si la météo n'a pas voulu être clémente avec nous (quel stress!) et a bien dénaturé nos habitudes de jeu ! La plus belle récompense est l'enthousiasme du public et les applaudissements nourris ! Nous n'avons pas pu assister à votre représentation, c'est bien regrettable, car nous sommes rentrés (épuisés) le soir même dans nos pénates. J'espère que nous aurons vite l'occasion de vous voir dans d'autres lieux............toute mon amitié. Martine, Compagnie ACCORDAGE

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  2. Bonjour,
    Merci de nous faire voyager sans visa dans les coulisses d'un si majestueux festival.
    Cependant, vous dites que vous avez repris la route le lendemain matin. N'aviez-vous pas assister à la ceremonie de cloture et notamment à la remises des prix aux gagnants ?
    Bonne continuation

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  3. Bonjour,
    Merci de nous faire voyager sans visa dans les coulisses d'un si majestueux festival.
    Cependant, vous dites que vous avez repris la route le lendemain matin. N'aviez-vous pas assister à la ceremonie de cloture et notamment à la remises des prix aux gagnants ?
    Bonne continuation

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